Speakers > Hirtz, NataliaNatalia HirtzNatalia Hirtz, docteure en sociologie, est chercheuse-formatrice au Gresea (Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative) et membre du Gracos (Groupe d’analyse des conflits sociaux). Elle a publié plusieurs articles sur la division sexuelle, sociale et internationale du travail en se focalisant sur les inégalités de classe, de genre et des rapports Nord-Sud, notamment à travers l’étude sur des travailleuses sans permis de séjour en Belgique ainsi que sur les conflits et les conditions de travail dans le secteur de la santé. Elle a obtenu un doctorat en sociologie à l’Université Libre de Bruxelles en 2014. Au cours de sa thèse, elle a analysé le mouvement des entreprises récupérées par les travailleurs et travailleuses en Argentine. Dans cette recherche, elle s’est intéressée en particulier au processus de formation de ce mouvement ainsi qu’à l’organisation du travail au sein de ces entreprises autogérées. Marchandisation de la santé et « refamiliarisation » des soins de santé en Belgique> 14 h 15 En Belgique, la santé est l’un des secteurs le plus touchés par les économies budgétaires réalisées depuis 2012. Dans ce climat austéritaire, on observe deux processus majeurs : l’approfondissement des formes de gestion et d’organisation du travail visant une diminution des coûts et une maximisation de profits (propre au lean management) favorisant un processus – protéiforme – de privatisation du secteur de la santé. Que ce soit par la privatisation des maisons de repos (à Bruxelles, plus de 60% de maisons de repos appartiennent au secteur privé lucratif), l’augmentation du ticket modérateur (c’est-à-dire, la partie des dépenses de santé à charge du ou de la patiente) et des suppléments d’honoraires, la diminution du temps de séjour à l’hôpital après un accouchement ou une intervention chirurgicale, le processus de fusion des hôpitaux publics et privés (réforme de 2019), l’externalisation des services dans les institutions de soins de santé ou la désinstitutionnalisation des soins psychiatriques (visée par la réforme dite 107), cette tendance à la privatisation implique aussi une refamiliarisation des soins. En Belgique, on estime que les soins non professionnels fournis par une personne proche représentent 150.000 équivalents temps pleins. Ce renforcement du travail reproductif gratuit est indispensable aux milliards d’économies réalisées sur le budget de la santé ces dernières années. Dans un contexte où plutôt que des économies budgétaires, on observe un transfert de richesses publiques vers des capitaux privés, peut-on postuler que cette progression du travail reproductif gratuit implique une augmentation de l’extorsion de la plus-value du travail reproductif ? Et, comment ce transfert de travail se présente-t-il dans un contexte de reconfiguration de « la famille » ? |
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