L’organisation d’un colloque international sur le travail reproductif est née de l’urgence, partagée par de nombreuses chercheuses universitaires, d’actualiser les analyses sur ce thème dans un contexte où les mobilisations sur le terrain de la reproduction sociale sont nombreuses dans l’actualité politique des dernières années. Ces mobilisations, majoritairement portées par des femmes, ripostent contre l’accaparement et le déni de reconnaissance du travail, qui leur est historiquement, et encore aujourd’hui largement assigné, à la maison comme sur le marché du travail rémunéré. Liées au travail ménager, les activités de la reproduction sociale participent à la reproduction de la vie et de la société dans son ensemble et s’inscrivent ainsi dans l’organisation productive du système capitaliste contemporain.
En ce sens, ce colloque a pour objectif double de :
1. revisiter les analyses de la reproduction développées au sein du mouvement international pour le salaire au travail ménager dans les années 1970 et
2. de renouveler les connaissances à partir des recherches et des luttes en cours sur ce terrain.
Cette journée permettra de réunir des chercheuses et chercheurs provenant du Canada, de l’Argentine, de l’Inde et de plusieurs pays européens tels que l’Autriche, la Belgique, l’Italie, le Royaume-Uni et la France. En plus d’offrir un croisement original interdisciplinaire à l’échelle internationale, la rencontre de chercheuses de grande renommée aux côtés de chercheuses plus jeunes permettra d’alimenter les échanges intergénérationnels lors de cette journée.
Celle-ci se terminera par la présentation d’une exposition de Barbara Malhknecht sur les mobilisations féministes des années 1970 sur le salaire au travail ménager. Combinant différents matériaux d’archives (tracts, photographies, pamphlets etc) l’installation met aussi en lumière les liens de ces mobilisations aux mobilisations féministes internationales contemporaines.